Synthèse
La bonne réponse est la D. L’ensemble des hypothèses diagnostiques méritait d’être éliminé. L’abces parodontal ou l’épulis inflammatoire pouvaient être évoqués devant une inflammation parodontale liée à une poche et un patient immunodéprimé. Toutefois, l’étendue de la tuméfaction et son inhomogénéité partielle semblaient les exclure. L’accroissement gingival médicamenteux en lien avec la prise de tacrolimus est décrit. Dans ces cas, l’accroissement gingival est volontiers plus généralisé et le coté localisé de ce cas nous l’a fait exclure. La tuméfaction, bien que non parfaitement homogène, restait dans une bonne partie assez homogène pour évoquer un carcinome épidermoïde à ce stade d’évolution. Finalement, la biopsie a confirmé l’hypothèse D et représente un diagnostic inattendu dans la mesure où cette pathologie est peu fréquente : syndrome lympho-prolifératif post transplantation monomorphe EBV+, lymphome plasmoblastique. Le syndrome lymphoprolifératif post-greffe (SLPG) se différencie des lymphomes du sujet immunocompétent par leur caractère viro-induit, leur localisation extra-ganglionnaire fréquente, la possibilité d’une atteinte cérébrale ou du greffon rénal et leur réponse potentielle à une baisse de l’immunosuppression. La plupart des SLPG sont des lymphomes à lymphocytes B (moins de 15 % sont des lymphomes à lymphocytes T). Le SLPG apparaît chez 1 à 2 % des patients qui ont reçu une greffe d’organe. L’examen anatomopathologique permet de poser le diagnostic. La prise en charge est médicale, dans un service d’hématologie.