Synthèse
La bonne réponse est la réponse 3
Le diagnostic à retenir est celui de leucoplasie idiopathique. Les leucoplasies sont des lésions blanches à risque discutable de cancérisation après exclusion de toutes les lésions ou affections n’ayant pas un risque accru pour le cancer. Ces leucoplasies peuvent être définies selon leur apparence clinique en leucoplasie homogène, inhomogène ou encore verruqueuse proliférative. Le tabac, qui est un facteur de risque, est inconstamment retrouvé. Le traitement reste mal codifié, entre chirurgie d’exérèse (lame, laser) et traitement médicamenteux (rétinoïdes, vitaminothérapies). Toutefois, la récidive est fréquente. La transformation cancéreuse est décrite. Toutefois, le taux de transformation est difficile à établir et varie entre 0,3 et 34% selon une récente revue de la littérature. Une surveillance est donc nécessaire. La leucoplasie réactionnelle exogène est une lésion blanche qui peut être rattachée à une agression chimique ou physique. Ce type de lésion disparaît spontanément lorsqu’on supprime l’étiologie. Ici, la chimiothérapie étant fini depuis 1 an, elle ne pouvait être à l’origine des lésions.
Les candidoses buccales sont observées principalement chez les sujets immunodéprimés. Le Candida albicans, saprophyte de la cavité buccale, est une levure opportuniste profitant d’une baisse de l’immunité (diabète, hyposialie, immunodépression …) pour entrainer une candidose. Elles se présentent sous forme d’un enduit pseudomembraneux recouvrant de vastes plages érythémateuses ou de macules érythémateuses. Ici, les lésions blanches étaient non détachables et nous ont font éliminer ce diagnostic.
L’absence de lésions bilatérales et réticulées n’était cliniquement pas en faveur d’un lichen buccal. L’histologie réalisée participait à exclure ce diagnostic en l’absence d’infiltrat inflammatoire conjonctival superficiel et de kératinocytes apoptotiques. Ces deux éléments, cliniques et histologiques, sont selon l’OMS nécessaire pour poser le diagnostic.
Le carcinome épidermoïde reste le diagnostic à exclure. La lésion, bien que d’aspect verruqueux, présentait une coloration homogène et était souple à la palpation. L’histologie la aussi reste nécessaire pour évaluer l’évolution dysplasique ou cancéreuse d’une leucoplasie, d’autant plus chez une patiente non fumeuse.