Synthèse
La bonne réponse est la D. Le pemphigus vulgaire est écarté car il présente cliniquement un aspect d’érosion à fond rouge et pourtour opalin/ blanchâtre, non inflammatoire, légèrement surélevé. Le signe de la pince est habituellement faiblement positif ce qui n’était pas le cas ici. L’histologie retrouve une fente acantholytique supra-basale et l’IFD un dépôt d’IgG,IgA,C3 en maille de filet. La dermatose à IgA linéaire est une affection bulleuse rare dont les lésions sont semblables à celle d’une pemphigoïde cicatricielle. La différenciation se fait par l’IFD qui montre un dépôt linéaire d’IgA le long de la membrane basale. Le diagnostic du lupus est difficile car il est proche de celui du lichen. Toutefois on retrouve souvent un aspect clinique sous forme de plaque érythémateuse avec un liseré périphérique kératosique « pinceauté » évocateur. L’histologie permet de faire le diagnostic. En cas de doute, il faut envisager un bilan lupique. Il s’agit d’un lichen plan oral (D) confirmé par la clinique (aspect typique de stries kératosiques bilatérales jugales postérieures, signe de la pince négatif) et par les examens anatomopathologiques (immunofluorescence directe négative et infiltrat inflammatoire lympho-plasmocytaire retrouvé à l’histologie, kératinisation de surface et présence d’une vacuolisation de la couche basale de l’épithélium). Devant le tableau clinique et vu la localisation « diffuse » des lésions, une corticothérapie générale par prednisolone à 1mg/kg pour une durée de 10 jours a été prescrite et relayée par un traitement topique à l’aide de bain de bouche de prednisolone associé à des bains de bouche de chlorexidine à 0,2% pour limiter le risque de mycose. Le lichen plan est une dermatose auto-inflammatoire d’étiologie inconnue, fréquemment rencontrée en pratique de médecine orale. C’est une maladie chronique, ayant une évolution dynamique, avec modification progressive de l’aspect clinique au cours du temps et sous l’influence de facteurs exogènes divers, aboutissant le plus souvent à l’état post lichénien. C’est cette évolutivité et le risque de transformation carcinomateuse, bien que rare autour des 2%, qui impose une surveillance régulière.