SFCO

Revue de littérature - Juin 2014

Is post-operative antibiotic therapy justified for surgical removal of mandibular third molar? A comparative study.

Sane VD, Gadre KS, Chandan S, Halli R, Saddiwal R, Kadam P.

J Maxillofac Oral Surg. 2014 Jun;13(2):189-94.

Les recommandations de l’AFSSAPS de juillet 2011 indiquent l’inutilité de l’antibioprophylaxie péri opératoire lors de chirurgie de dents de sagesse mandibulaire incluse et préfèrent une antibioprophylaxie 1 heure avant (grade A). Cependant, aujourd’hui encore, une antibioprophylaxie péri-opératoire est encore souvent prescrite pour un tel acte, ce malgré de nombreuses publications montrant l’inutilité  de cette prescription systématique.

Cette étude vise a vérifier si  le taux de complications post opératoires après avulsion de dents de sagesse incluses mandibulaires diffère selon la prescription ou non d’une antibioprophylaxie  post-opératoire.

Cinquante sujets présentant une dent de sagesse mandibulaire incluse partiellement ont été répartis, après randomisation,  en 2 groupes égaux. Les sujets du premier groupe ont tous reçu la même antibioprophylaxie post-opératoire (Amoxicilline-acide clavunamique), ceux du 2ème groupe n’ont pas reçu d’antibiotique pré ou post-opératoire. L’intervention, les consignes post-opératoires et l’antalgie post-opératoire étaient standardisées.

Les complications infectieuses post-opératoires ont été recherchées pendant 10 jours post-opératoires par évaluation de la douleur , de la tuméfaction faciale post-opératoire, de la température axillaire, par la recherche d’adénopathies et par l’observation d’écoulement séro-purulent au niveau du site d’avulsion.

Les résultats montre que l’intensité de la douleur post-opératoire diminue progressivement jusqu’au 10ème jour et la tuméfaction faciale post-opératoire est maximale à 3 jours post-opératoires., sans différence entre les 2 groupes  Aucune complication infectieuse n’a été relevé dans chacun des  2 groupes.

Cette étude rapporte, comme celles de Curran JB 1974, Sands T 1973 , Mac Gregor AJ 1990, que l’antibioprophylaxie pré opératoire ou péri-opératoire pour les des cas chirurgicaux simples, n’influence pas le risque de complication infectieuse post-opératoire, évalué comme étant inférieur à 1%,.

Par contre, lorsque l’avulsion des dents de sagesse mandibulaire présente une difficulté opératoire plus importante, le risque d’infection post opératoire est plus important (8,1%) en l’absence d’antibioprophylaxie que chez les sujets recevant une antibioprophylaxie (0%) (Halpern LR 2007) . Cette antibioprophylaxie présente une efficacité maximale si le pic sérique est atteint au moment de l’acte chirurgical. Elle doit donc être administrée entre 30 minutes et 2 heures avant l’acte chirurgical (Classen DC 1992) .

En conclusion, l’antibioprophylaxie  n’est pas  impérative  pour l’avulsion de dents de sagesse incluse partiellement sans difficulté opératoire. Si une administration antibiotiques est indiquée, elle doit être uniquement préopératoire tel que le rappelle les recommandations de l’AFSSAPS de  2011.

Factors affecting peri-implant bone loss: a post-five-year retrospective study

Vazquez Alvarez R, Perz Sayans M, Gayoso Diz P, Garcia Garcia A

Clin Oral Implants Res. 2014 Jun 30

Le paramètre principal d’évaluation du succès implantaire est la perte osseuse péri-implantaire. Aussi, pléthore d’études ont recherché les facteurs étiologiques de la perte osseuse péri-implantaire.

Plusieurs théories se sont affrontées. La théorie infectieuse qui considère que péri-implantite et parodontite sont un même mécanisme physio pathogénique implique un contexte parodontal péri-implantaire défaillant, les maladies systémiques concomitantes (notamment le diabète), le tabac, l’hygiène, l’absence de gencive kératinisée péri-implantaire. Une autre théorie plus mécanistique implique les paramètres implantaires : site implantaire, taille, forme, design de l’implant, occlusion, caractéristiques de la prothèse.

Un des paramètres peu évalués est le profil de la prothèse implantaire.

Cette étude prospective évalue le niveau osseux de 585 implants juxta-osseux sur 148 patients pendant les 5 premières années. Outre les paramètres présentés ci-dessus, la hauteur de l’embrasure (distance entre l’implant et le sommet de l’embrasure) entre 2 implants juxtaposés est évaluée

L’analyse univariée puis multivariée  a montré que aucun des paramètres classiquement décrits comme étant prédictifs n’est pertinent.

Seule la hauteur de l’embrasure inter implantaire est prédictif de la perte osseuse péri-implantaire. est le seul paramètre significatif. La perte osseuse péri-implantaire est importante lorsque la hauteur de l’embrasure est inférieure à 3, 3 mm mais par contre la résorption osseuse est nulle lorsque cette distance est d’au moins 6 mm.  Cependant, une embrasure haute est un facteur de risque pour l’accumulation de plaque bactérienne et donc d’inflammation.

L’intérêt de ce travail est de montrer l’importance de la reconstruction prothétique dans la perte osseuse péri-implantaire. Les facteurs habituellement décrits, tels que parodontite pré-existante, diabète, environnement tissulaire péri-implantaire, etc semblent  être secondaires voire  aggravants tout au plus.