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Revue de littérature - Juillet 2016

Medical Management of Oral Lichen Planus: A Systematic Review

Swetha Singh Suresh, KrunalChokshi, Sachin Desai, Rahul Malu, AchalaChokshi
Journal of Clinical and Diagnostic Research Vol 10(2): ZE10-ZE15, 2016 Feb

Résumé :

Le lichen plan buccal (LPB) est une pathologie chronique inflammatoire fréquemment rencontrée chez nos patients. Cet article propose une revue de la littérature internationale, entre Janvier 1990 et Décembre 2014. L’objectif est d’offrir une synthèse sur les différents traitements existants du lichen plan buccal.

Différentes bases de données ont été analysées : “Cochrane Oral Health Group Trials Register”, “Cochrane Central Register of Controlled Trials (CENTRAL)”, “MEDLINE”, “EMBASE”, “Journal of Oral Surgery Oral Medicine Oral Pathology Oral Radiology”, “Oral Diseases”, “Journal of Oral Pathology and Medicine”, “The American Journal of the Medical Sciences”, “Journal of American Academy of Dermatology”, “International Journal of Oral & Maxillofacial Surgery”, et “British Journal of Dermatology”. Seules les études controlées et randomisées ont été retenues. Sont inclus les cas de lichens validés histologiquement et pour lesquels aucune étiologie n’a pu être identifiée, de manière à éliminer la grande majorité des lésions lichénoïdes.

Différents parameters sont relevés, tells que la réduction de la douleur (évaluée par EVA), l’état de santé global du patient, la manifestation clinique du lichen, la diminution de l’intensité et de la fréquence des poussées du LPB, la durée de la rémission après arrêt des traitements.

Un total de 220 articles ont été identifies et 35ont été retenus.

Douze essais ont comparé « traitement versus placebo ». Dans 3 essais, il n’y avait pas de différence concernant l’intensité de la douleur des patients. Dans les neuf autres essais, le traitement a été plus efficace que le placebo dans le contrôle de la douleur. Différents anti-inflammatoires stéroïdiens ont été comparés les uns aux autres. Il est difficile de conclure car les galéniques sont elles aussi différentes. Pour certains auteurs, il n’existe pas de différence d’efficacité entre les différentes molécules testées (telles que la triamcinolone, la bétamethasone ou la dexamethasone). Les inhibiteurs de la calcineurine sont également étudiés. Le Tacrolimus montre une supériorité par rapport aux corticoïdes topiques, en particuliers dans les formes érosives.

Commentaires :

Cet article présente l’avantage de ne s’intéresser qu’aux essais randomisés et contrôlés. L’application locale de corticoïdes et celle d’inhibiteurs de la calcineurine, sont les deux thérapeutiques les plus fréquentes dans le traitement du LPB symptomatique. Il est difficile de montrer la supériorité de l’un par rapport à l’autre. Compte-tenu des effets secondaires bien connus de ces thérapeutiques, le choix des inhibiteurs de la calcineurine ne devrait relever que de la deuxième intention, qu’en cas de LBP résistant aux corticoïdes.


Possible alternative therapies for oral lichen planus case refractory to steroid therapies

Huamei Yang, Yuanqin Wu, Hui Ma, Lu Jiang, Xin Zeng, Hongxia, Yu Zhou, Qianming Chen
Oral Surg Oral Med Oral Pathol Oral Radiol 2016; 121: 496-509

Résumé :

L’objectif de cet article est de présenter les alternatives thérapeutiques possibles dans la prise en charge du lichen plan buccal réfractaire aux corticoïdes. L’étiopathogénie du lichen plan buccal est multifactorielle, associant l’immunité spécifique, l’inflammation non-spécifique et des facteurs génétiques. Du fait de cette étiologie méconnue, le traitement du lichen plan oral est essentiellement symptomatique. Les corticoïdes en application locale sont la première ligne thérapeutique. Une courte corticothérapie systémique peut également être envisagée et permet de traiter les phases aigues dans l’évolution du lichen.

Les auteurs de l’article proposé passent en revue différentes molécules : des agents topiques (Tacrolimus, Pimecrolimus, Cyclosporine A, Sirolimus, tetracyclines, inhibiteurs du TNF-alpha, …) et des médicaments administrés par voie systémique (Thalidomide, Mycophenolate mofetil, retinoïdes, …). D’autres thérapeutiques non médicamenteuses sont étudiées : laser basse énergie, laser CO2, UV thérapie, thérapie photodynamique, …)

Chaque traitement présente des avantages propres, en fonction de la forme clinique et de la douleur associée. Par exemple, le laser basse énergie est une alternative intéressante dans la prise en charge de la douleur des lichens atrophiques. Le Tacrolimus, fréquemment utilisé dans la prophylaxie des rejets de greffes après transplantation d’organe, montre une bonne efficacité, en application topique, sur des lésions érosives. Le passage systémique est négligeable.

L’exérèse chirurgicale des lésions buccales du lichen plan est recommandée par certains auteurs pour des lésions de petite taille et bien limitées. Elle présente également l’avantage de permettre une analyse anatomopathologique d’une zone résistante au traitement par corticoïdes, chronique et qui ne cicatrise pas.

Commentaires :

De nombreuses autres alternatives sont présentées et analysées dans cet article. Cependant, les études rapportent peu de cas et il est difficile de conclure à la supériorité d’une technique par rapport à une autre.

La prise en charge du LPB peut être difficile. Il existe de nombreuses possibilités dans la thérapeutique, mais chacune relève d’une forme clinique particulière et répond à un objectif thérapeutique particulier (diminution de la douleur, diminution de l’extension des lésions, …)