Evaluation of linear nesurements of implant sites based on head orientation during acquisition : An ex vivo stydy using cone beam computed tomography
Sabban H, Mahdian M, Dhingra A, Lurie AG, Tadinada A. Imaging Sci Dent 2015 ; 45 :73-80
Résumé :
L’utilisation de la tomographie par faisceau conique (CBCT) s’est généralisée ces dix dernières années en odontologie et en chirurgie maxillo-faciale notamment pour l’analyse des volumes osseux disponibles avant pose d’implants. La plus part des études ont montré la fiabilité des images issus de la CBCT, notamment dans les mesures de hauteur d’os disponible pour la pose d’implants. Par contre, d’autres études ont relevé, une sous-estimation importante de la hauteur d’os disponible, évaluée jusqu’à 6mm. (Leung 2010). Cela a été initialement attribué à la résolution spatiale de la CBCT inférieure à celle de la radiographie rétro-alvéolaire. De telles études peuvent interroger le clinicien dans la mesure où une imprécision de l’ordre du millimètre est importante voire rédhibitoire dans le cadre de la planification implantaire.
Outre une résolution insuffisante qui peut être reprochée à la CBCT, il est licite d’incriminer un mauvais positionnement de la tête du patient lors de l’examen. C’est l’objectif de cette étude qui a évalué le volume osseux sur des images CBCT par des mesures verticales et horizontales selon différentes positions de la tête du patient lors de l’examen.
Des examens CBCT ont été réalisés sur 6 cranes secs présentant des édentations au niveau des régions incisives, prémolaires et molaires mandibulaires et maxillaires.
Pour reproduire les différents positionnements physiologiques de la tête du patient lors de l’examen CBCT, les cranes secs ont été fixés sur une plateforme montée sur un trépied avec une rotule indexée permettant une angulation calibrée du crâne dans les 3 plans de l’espace. Un examen a été réalisé pour chacun des crânes dans 7 positions. La position centrée, avec un plan d’occlusion dans le sens frontal et le plan de Frankfort parallèles au sol, est considérée comme la position de référence. Les autres positions sont la flexion vers l’avant à 20° par rapport à la position centrée, l’extension en arrière à 20°, la rotation latérale de 20° droite puis gauche du crâne et la flexion de 20° à droite puis à gauche.
On observe des différences mineures (inférieure à 1 mm) entre les mesures horizontales et verticales issues des examens réalisés en position centrée et celles issues des examens réalisés avec flexion, rotation ou flexion de la tête.
Par contre, l’étude montre une différence significative dans les mesures verticales lorsque le crane est en extension arrière par rapport à celles réalisées en position de référence, ce quelque soit le site anatomique (variabilité allant de -2,02 à +3,3 mm). Les déformations les plus importantes sont observées au niveau de la région molaire qui, parallèlement, est la zone la plus à risque du fait de la présence du nerf alvéolaire inférieur.
Ces observations sont confirmées par d’autres études utilisant des orientations de la tête de moindre amplitude.
Commentaire :
Toute extension en arrière de la tête du patient lors de la réalisation de la CBCT s’accompagne d’une déformation d’importance non prédictible. Ce risque de malposition de la tête du patient est souvent lié au matériel car la plus part des appareils de CBCT n’ont pas de système de positionnement actif. Ce risque peut être majoré en présence de malformations squelettiques ou de malocclusion.
Analysis of the biomechanical behavior of short implants : The photo–elasticity method.
Pellizzer EP, Cantieri de Mello C, Ferrera santiagi J, de Souza Batsta VE, de Faria Almeida DA, Verri FR. Mater Sci Eng C Mater Biol Appl. 2015 Oct 1;55:187-92
Résumé :
Les implants courts sont aujourd’hui une solution validée pour la restauration implanto-prothétique de crêtes alvéolaires maxillaires et mandibulaires présentant une résorption verticale importante. Cependant, aucun consensus n’existe premièrement sur le ratio entre le nombre d’implants et le nombre d’éléments dentaires à remplacer et deuxièmement sur l’intérêt de la solidarisation des implants entre eux par une prothèse monolithique ou à contrario sur la possibilité de réalisation de prothèses unitaires.
Cette étude, simulant in vitro une classe I de Kennedy, a évalué le comportement biomécanique d’implants courts (7 mm de longueur), comparés à de implants standards (10 et 13 mm), vissés dans une plaque de plastique transparent. Des suprastructures unitaires ou plurales solidarisant 3 implants entre eux, ont été mises en place.
L’analyse des contraintes subies autour des implants lors de forces exercées axialement ou latéralement, a été réalisée par photoélasticité. Les paramètres évalués étaient la localisation des contraintes, leur direction de propagation, leur intensité. Les observations ont été réalisées en aveugle par 2 examinateurs calibrés.
Résultats :
1- L’application de forces sur un implant unitaire court montre, conformément à la littérature, une concentration plus importante des contraintes à la partie cervicale et axiale de l’implant par rapport à la partie médiane. L’application de forces obliques majore les contraintes sur la partie cervicale de l’implant. Ces contraintes sont proportionnelles à l’intensité de la force exercée (R=0,8).
2- Le fait de solidariser 3 implants courts par une prothèse monolithique permet de diminuer significativement les contraintes par rapport à des implants unitaires (p< 0,001). Lors de l’application d’une force axiale sur les implants solidarisés, les contraintes sont distribuées sur tous les implants et se situent à la partie cervicale et apicale des implants. Lors de l’application de forces obliques , les contraintes sont mieux distribuées au niveau des implants adjacents. Cependant les contraintes exercées à la partie cervicale et apicale des implants restent significativement plus importantes lors de forces axiales que lors de forces exercées obliquement sur les implants (p< 0,001).
3- L’intensité des contraintes diminue au niveau de l’ensemble des implants solidarisés si l’implant sollicité a une longueur supérieure aux 2 autres (p< 0,001).
Commentaire :
1- Les forces exercées obliquement sur un implant provoquent des contraintes importantes au niveau de l’os cervical. Comme les implants courts ont moins de surface pour dissiper les contraintes, le risque de résorption angulaire est majoré. Il faut donc préférer une désocclusion en latéralité en présence d’implants courts.
2- Le fait de solidariser les implants par une superstructure prothétique monolithique permet de réduire les tensions osseuses péri-implantaires.
3- Solidariser un implant de longueur standard (10 mm) à des implants courts permet de diminuer les contraintes osseuses péri implantaires notamment au niveau des plus courts.