Rubrique scientifique SFCO Janvier 2015
Dr Thomas Fortin
Greffe osseuse verticale dans la région postérieure mandibulaire. Utilisation de blocs de xénogreffe et comparaison entre la tunnélisation et le lambeau conventionnel.
Xuan F, Lee CU, Son JS, Fang Y, Jeong SM, Choi BH. Vertical ridge augmentation using xenogenous bone blocks: a comparison between the flap and tunneling procedures. J Oral Maxillofac Surg. 2014 ; 72(9):1660-70.
Résumé :
Il s’agit d’une étude animale qui consiste à comparer la néoformation osseuse dans deux techniques chirurgicales de greffes osseuses. Dans les deux cas se sont des greffons d’origine bovine mis en onlay sur un édentement mandibulaire. Dans un cas la technique est à lambeau ouvert alors que dans l’autre c’est un tunnel qui est réalisé avec uniquement une incision de décharge et sans vis d’ostéosynthèse. Pour cela 6 chiens reçoivent deux blocs, un de chaque coté avec tirage au sort pour la technique à utiliser. Les greffons osseux sont analysés au bout de 6 mois. Le pourcentage moyen d’os néoformé au sein du bloc est de 15.3 ± 6.6% dans le groupe à lambeau classique avec un os formé essentiellement dans la partie apicale et de 46.6 ± 23.4% dans le groupe tunnel avec cette fois-ci de l’os non seulement à la base du greffon mais également dans sa partie coronale.
Commentaire :
Cette étude, parfaitement menée, montre que la préservation de l’intégrité du périoste améliore considérablement la néoformation osseuse. Un autre avantage de la technique de tunnelisation est le maintien du greffon qu’elle assure puisque dans cette étude il n’est pas utilisé de vis de cicatrisation. L’inconvénient majeur de la méthode est le manque potentiel de visibilité du site pour la préparation du greffon et en particulier pour son adaptation parfaite.
Etude rétrospective portant sur 124 patients ayant reçu des implants courts dans la région mandibulaire postérieure.
Grant BT, Pancko FX, Kraut RA ; Outcomes of placing short dental implants in the posterior mandible: a retrospective study of 124 cases. J Oral Maxillofac Surg. 2009 ; 67(4):713-7.
Résumé :
Il a été étudié le devenir de réhabilitations prothétiques implantoportées chez 124 patients ayant reçu des implants de 8 mm de long (335 au total). Parmi les 124 patients, 112 sont partiellement édentés, 32 présentent des édentements unitaires et 12 totalement édentés. Tous les implants supportent des prothèses fixes, dont 245 avec solidarisation des couronnes et 75 avec des couronnes individualisées. Le suivi pour 76 implants est supérieur à 2 ans et pour 197 implants supérieur à 1 an. Le taux de survie des implants est de 99%.
Commentaire :
Ainsi les auteurs concluent que la mise en place d’implants de 8 mm en région mandibulaire postérieure est une méthode prédictible pour le traitement des édentements. Il convient toutefois de nuancer cette conclusion en constatant, tout d’abord que la notion de survie se limite à la présence de l’implant dans l’os sans considération de la réaction des tissus environnants, d’autre part que la durée de suivi est très courte, 2 ans pour seulement 76 implants et que nombre de restaurations associent implants de 8 mm avec des implants de longueurs standards. Il serait intéressant aujourd’hui de publier des études qui détaillent précisément les indications des implants courts, ce qui reviendrai à dissocier chaque type d’édentement avec un suivi d’au moins 5 ans.