SFCO

Revue de littérature - Octobre 2012

Philippe Lesclous, Semaan Abi Najm, Jean-Pierre Carrel, Brigitte Baroukh, Tommaso Lombardi, Jean-Pierre Willi, René Rizzoli, Jean-Louis Sffar, Jacky Samson.
Bisphosphonate-associated osteonecrosis of the jaw : a key role of inflammation ?
Bone. 2009; 45: 843-852

Il s’agit d’une étude observationnelle portant sur 30 patients traités par bisphosphonates dans le cadre d’un traitement de cancer ou d’ostéoporose, ayant développés une ostéonécrose des maxillaires et présentant une exposition persistante de l’os depuis au moins 8 semaines, malgré un traitement antibiotique au long court. Aucun des patients inclus dans cette série n’a été soumis à une radiothérapie. Les antécédents d’infections et de parodontopaties ont été renseignés et une radiographie panoramique a été prise pour chaque patient afin éliminer d’éventuelles causes locales.

Un fragment de l’os nécrotique a été reséqué sur 26 patients et analysé histologiquement après déminéralisation. Pour 10 patients, l’os sain périphérique a également été prélevé et analysé sans déminéralisation. De l’os alvéolaire « témoin » a également été prélevé sur 5 patients. L’étude des différentes données collectées et notamment le fait que l’extension clinique de l’ostéonécrose soit en relation statistique directe avec le nombre de cellules inflammatoires, suggère que la nécrose osseuse est associée au phénomène inflammatoire et qu’elle précède les signes cliniques. Les auteurs font l’hypothèse que l’altération osseuse progresse à partir d’une zone primitive de manière centrifuge dans la masse osseuse provoquant secondairement les lésions de la muqueuse, et cela avant que les signes cliniques ne soient patents. L’ostéonécrose serait en effet initialement un processus aseptique.

On en veut pour preuve le fait que dans cette série des dents ont été extraite du fait de douleur ou de mobilité importante en l’absence de signe clinique ou radiologique de processus infectieux. Ceci confirme d’autres études qui font la même hypothèse. Ainsi une mobilité conduisant à l’avulsion d’une dent sans historique clinique local qui puisse l’expliquer pourrait être le premier signe clinique de nécrose osseuse. De plus et malgré le nombre limité de patients, l’étude semble confirmers que l’ostéonécrose est un processus qui dépend de la molécule utilisée, de sa quantité et de son mode d’administration. L’acide Zoledronic et l’admistration intraveineuse aboutissant probablement à une accumulation tissulaire plus rapide aurait les effets les plus délétères.


 

Evaluation of subjective image quality in relation to diagnostic task for cone beam computed tomography with different fields of view.
Sara Lofthag-Hansen, Anne Thilander-Klang, Kerstin Gröndahl.
Eur J Radiol. 2011 Nov;80(2):483-8. Epub 2010 Oct 20

Cette équipe suédoise pilotée par Madame le Professeur Gröndahl s’est posé la question de savoir si la variation de la dose en imagerie à faisceau conique (CBCT) avait un effet sur l’interprétation des images. Pour cela ils procèdent à 150 acquisitions d’images d’un crâne sec figé dans un matériau acrylique simulant les tissus mous. Ne sont concerné que la partie postérieure du maxillaire et de la mandibule. Deux types d’appareils sont utilisés pour ces acquisitions petits champs (3*4 à 6*6), toujours de la société Morita, 3D accutomo avec amplificateur de brillance, et 3D accutomo FPD avec capteurs plans. Différents paramètres ont été utilisés allant de de 60 à 80 kV et de 2 à 10 mA avec soit une rotation complète (360°) ou en utilisant qu’une demi rotation (180°) moins irradiante. Ces images d’objet anatomiques ont été présentées en coupes axiales, frontal et sagittal, sans information sur leur acquisition et dans un ordre randomisé. Sept observateurs ont eu à répondre à 5 questions sur chaque image, 3 en rapport avec les structures anatomiques et 2 en rapport avec les qualités diagnostiques de l’image, une pour la mise en évidence des pathologies péri-apicales et une pour l’implantologie. Pour chacune de ces questions, un score sur la qualité image utilisant une échelle de six points est proposé par l’observateur.

Les résultats montrent qu’un même observateur donne sensiblement le même score quelque-soit l’exposition (w=0.76) et que les variations d’un observateur à l’autre sont plus importantes (w=50). D’une manière générale le diagnostic péri-apicale requiert une irradiation plus importante pour obtenir des scores identiques à ceux du diagnostic péri-implantaire, et le diagnostic péri-implantaire maxillaire requiert des doses plus faibles qu’à la mandibule.

Les auteurs de cette étude tirent plusieurs conclusions. Tout d’abord que les paramètres d’exposition doivent être adaptés en fonction de l’indication et de la situation anatomique. Ensuite qu’une réduction substantielle de la dose peut être obtenue sans perte d’information.

Cette étude pertinente va dans le sens des études qui sont menés par d’autres équipes. Il est manifeste, en particulier pour l’implantologie, que des niveaux d’irradiation très faible peuvent être obtenues, parfois inférieur à ceux d’une panoramique dentaire, pour un diagnostic équivalent. La confirmation de ces résultats aura un impact majeur notamment sur les recommandations élaborées par les agences sanitaires. Nous pouvons tout de fois faire un reproche à cette étude, elle n’aborde pas le problème des artéfacts liés au matériau de reconstruction radio-opaques qui peuvent rendre une image inexploitable.