SFCO

Revue de littérature - Juillet 2013

Radiation exposure from CT scans in childhood and subsequent risk of leukaemia and brain tumours: a retrospective cohort study

Mark S Pearce, Jane A Salotti, Mark P Little, Kieran McHugh, Choonsik Lee, Kwang Pyo Kim, Nicola L Howe, Cecile M Ronckers, Preetha Rajaraman,
Sir Alan W Craft, Louise Parker, Amy Berrington de González
The Lancet Vol 380 August 4, 2012, 499-505

Cette étude s’intéresse au risque d’apparition de leucémie et de tumeur du cerveau consécutive à l’exposition aux rayons-X. Elle se base sur une cohorte de patients n’ayant pas subi de dépistage de cancer. Les sujets inclus dans cette étude rétrospective ont eu un scanner avant l’âge de 22 ans dans l’un des centres de la NHS en Grande Bretagne entre 1985 et 2002. En parallèle, une analyse est faite à partir du registre central de la NHS (NHSCR), qui renseigne l’incidence des cancers, la mortalité et la perte de suivit des patients ainsi que divers détails de la vie civile, entre le 1 janvier 1985 et le 31 décembre 2008. A partir de l’étude des scanner les doses absorbées estimées au niveau du cerveau et de la moelle osseuse sont exprimées en mGy. Les auteurs excluent dans leur étude tous les patients avec leucémie diagnostiquée depuis moins de 2 ans après le premier scanner et moins de 5 ans après le premier scanner dans le cadre des tumeurs du cerveau, puisqu’on estime qu’il faudrait respectivement 2 ans et 5 ans pour développer l’une ou l’autre des pathologies. Cette étude rétrospective inclue 178 604 patients dans le bras leucémie et 176 587 patients dans le bras tumeur du cerveau. Ont ainsi été analysés respectivement 283 919 scanners, certains patients ayant plusieurs scanner (64 % tête, 9 % abdomen, pelvis, 7 % autres) et 279 824 scanner (distribution sensiblement identique à la précédente) respectivement pour le bras leucémie et pour le bras tumeur du cerveau. Parmi les patients inclus 74 ont eu une leucémie et 135 une tumeur du cerveau. Les auteurs, d’après la méthode utilisée, mettent en évidence un risque positif du scanner dans l’apparition de leucémie et de tumeur du cerveau. Ce risque est multiplié par 3 pour une exposition cumulée de 50 mGy pour la leucémie et de 60 mGy pour la tumeur du cerveau. Il faut tout de même interpréter les résultats en gardant à l’esprit que ces cancers sont relativement rare ; les risques cumulés sont faibles : parmi les patients ayant subi un scanner X dans leur première décennie, il y aurait, dans les 10 ans qui suivent le premier scanner, un cas de leucémie ou de cancer en plus due à l’exposition aux rayonnements X pour 10 000 scanner tête. Outre le fait qu’il est difficile de comprendre comment les groupe sont constitués, il est important nous semble-t-il de mettre ce chiffre en rapport avec le bénéfice attendue et non contesté de l’examen. Le mérite de cette étude est tout même de mettre en évidence un effet rayons-X, au faible soit-il, pour des expositions lors des deux premières décennies à des doses qui ne sont pas celles de la bombe atomique, pour lesquels nous connaissons déjà les effets.